Orphelins

Cerné de tous côtés par les spectateurs, un appartement urbain dépouillé de ses parois s’offre au regard: un salon, une chambre, une salle à manger. C’est là que dînent Helen et son mari, lorsque Liam, frère d’Helen, débarque, couvert de sang. Que s’est-il passé?

Le récit de Liam est confus. Il avance par à-coups, par touches successives. Mais plus les faits s’éclaircissent, plus la folie est contagieuse. Les névroses s’agitent, les certitudes volent en éclats et l’intimité familiale se gangrène devant le poids de la responsabilité.

Orphelins est une partition brillante de dialogues qui font mouche. Une écriture syncopée, d’une minutie d’horloger, qui se tisse de questions sans réponses, de répétitions, de mots en suspens. Dennis Kelly fait partie de cette génération d’auteurs britanniques qui ont inventé le théâtre verbatim, une forme de théâtre documentaire dans lequel des bribes de réel, des petits faits sociaux, sont auscultés avec le stéthoscope du langage. Trois jeunes comédiens portent ce texte avec une maîtrise tout en dérèglement. Impressionnant.

De Dennis Kelly, mise en scène Chloé Dabert

Avec Joséphine de Meaux, Sébastien Eveno et Julien Honoré